Un rite païen récupéré et détourné par le christianisme…

rite païen détourné par le christianisme
Quand le gros titre d’un journal est un lapsus révélateur…

La Prêtrise de Cernunnos, rattachée au Conseil sacerdotal de l’Ordre Druidique de Dahut, tient à réagir à l’organisation de certains pardons, où le prêtre catholique bénit les animaux, comme en témoigne cet article du Télégramme (édition de Châteaulin du 11 avril dernier – cf. photo ci-dessus).

En effet, malgré la dénégation du prêtre concerné (« Ce n’est pas un rite païen. Ceci fait partie de la vie de l’église », dit le Père Longo lors du récent pardon de Saint Nicodème), ce type de rite est un détournement d’une célébration païenne par le christianisme. Il est d’ailleurs intéressant de noter le titre choisi par Le Télégramme (consciemment ou pas ?) : « bénis des Dieux », et non « bénis par Dieu »…

La célébration païenne en question est la Bénédiction des Animaux, effectuée par les Prêtres de Cernunnos à l’occasion de Dagdia et de la fête de Cernunnos dans le monde vivant. Cette cérémonie concerne tous les animaux, êtres humains compris, et se fait dans le plus grand respect de leur être, dans leur entièreté, et sans considération de supériorité des êtres humains sur les autres animaux. Elle célèbre aussi la Vie et notre état de Nature.

Or si l’on observe les mots employés notamment par le prêtre, mais aussi par les fidèles, pour évoquer ces bénédictions en marge de pardon de chapelle, il s’agit là d’un rite qui est manifestement fondamentalement organisé pour honorer le Dieu chrétien plus que pour réellement bénir les animaux.
Ainsi, à l’occasion du dernier pardon de Lospars (cf. Télégramme du 26 mai 2015 dernier), le Père Longo avait dit que le pardon servait à « rendre grâce à Dieu, et non aux animaux, pour cette création magnifique qu’il met à notre disposition. » Et la conseillère municipale Anne Dietrich de renchérir lors du dernier pardon de Saint-Nicodème : « Ce n’est pas pour bénir les animaux en tant que tels, mais plutôt bénir les richesses obtenues grâce au travail de ces animaux. »
On constate donc clairement une instrumentalisation des animaux, expression d’une culture de la domination de l’homme sur la nature. L’animal est un objet de consommation, soumis à l’être humain et tenu de le servir, et non, comme dans la conception païenne que l’ODD et la Prêtrise de Cernunnos défendent, un sujet de relation respecté comme un égal.
La mention d’une anecdote concernant un des patrons de la chapelle Saint-Nicodème, Saint Éloi, vient cruellement souligner ce point, puisqu’il est rappelé que selon la légende, il « n’hésita pas à scier la jambe d’un animal rétif pour le faire travailler plus vite ». N’est-il pas difficile d’imaginer patron plus inapproprié pour une bénédiction respectueuse des animaux ?

Nous ne pouvons en conséquence de tout cela que désapprouver vivement cette récupération manifeste de la Bénédiction des Animaux par le clergé catholique, qui de plus détourne totalement l’esprit du rite initial.

Qui est le dieu Cernunnos ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *